Impact sonore
Quand on évoque les impacts sanitaires de l’éolien on pense surtout au bruit et à la potentielle gêne sonore des éoliennes. L’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) affirme que les données disponibles ne mettent pas en évidence d’argument scientifique suffisant en faveur de l’existence d’effets sanitaires liés aux expositions au bruit des éoliennes. Les études scientifiques montrent que l’intensité du bruit éolien est faible et en-deçà de celles de la vie courante dans une habitation.
Les éoliennes émettent un bruit de fond, principalement des basses fréquences entre 20 Hz et 100 Hz. Ce bruit est dû à des vibrations mécaniques entre les composants de l’éolienne et au souffle du vent dans les pales. À 500 mètres de distance (distance minimale légale entre une éolienne et une habitation), il est généralement inférieur à 35 décibels : c’est moins qu’une conversation à voix basse.
C’est ce seuil de 35 dB qui a été pris en compte pour la réglementation française. À l’intérieur des habitations et dans les zones constructibles le bruit émis par les éoliennes ne doit pas le dépasser.
Cette réglementation est stricte et prend en compte le lieu d’implantation de l’éolienne, et non un seuil fixe, comme dans d’autres pays européens.
Infrasons : des niveaux très faibles et sans danger
Les campagnes de mesure de bruit réalisées récemment par l’ANSES montrent que ces infrasons sont émis à des niveaux trop faibles pour constituer une gêne. À titre de comparaison, les infrasons émis par notre organisme (battements cardiaques ou respiration) et transmis à notre oreille interne sont plus intenses que ceux émis par les éoliennes.
L’analyse de la production d’infrasons par les éoliennes semble démontrer que l’éolien est sans danger pour l’homme. Le niveau sonore doit être beaucoup plus élevé́, par rapport à ce qui est connu pour les fréquences plus hautes, pour percevoir un infrason et/ou entendre un son basse fréquence.
Les travaux de recherche concernant la mise en évidence d’une altération sensorielle par les infrasons pour expliquer certains symptômes restent à ce jour peu concluants. Si les symptômes décrits par les personnes ne sont pas à mettre en cause, le lien de causalité entre l’exposition aux infrasons, en particulier ceux émis par des éoliennes, et les effets somatiques n’a pas été à ce jour prouvé.
Des études complémentaires doivent être menées pour compléter les informations existantes sur les impacts sanitaires de l’éolien concernant les basses fréquences.
Impact visuel sur la santé
Le rôle négatif des facteurs visuels ne tient pas à une stimulation stroboscopique. Si celle-ci peut provoquer à certaines heures de la journée et dans certaines conditions une gêne assimilée par les plaignants à « une alternance d’éclairage et de pénombre » dans leurs lieux d’habitation, le risque d’épilepsie dite photosensible, lié aux « ombres mouvantes », ne peut être raisonnablement retenu.
Le syndrome éolien
Le Wind Turbine Syndrome (WTS), ou syndrome éolien, a été défini pour la première fois en 2009. Il regroupe différents symptômes non spécifiques : maux de tête, perturbations du sommeil, stress, acouphènes, sensations de pression anormale dans les oreilles… Ces derniers pourraient être liés indirectement au bruit généré par une éolienne (audible et/ou inaudible). Le syndrome éolien ne concerne qu’une partie très infime des riverains et ne fait pas consensus.
Ces symptômes ne semblent pas uniquement spécifiques à l’éolien et peuvent s’inscrire dans le cadre des Intolérances Environnementales Idiopathiques comme les troubles du sommeil ou les équivalents du mal des transports. La très grande majorité d’entre eux est plutôt de type subjectif ou fonctionnel avec pour point commun les notions de stress, de gêne, de contrariété ou encore de fatigue.
L’Effet « nocebo »
Les impacts sanitaires de l’éolien, en l’état actuel des connaissances, semblent plus liés à un effet nocebo. Ce dernier est défini comme l’ensemble des symptômes ressentis par un sujet soumis à une intervention « vécue comme négative » qui peut être une thérapie non médicamenteuse ou une exposition à des facteurs environnementaux tels que les infrasons et basses fréquences sonores par exemple. Le contraire de l’effet placebo.
L’effet nocebo contribue à expliquer l’existence de symptômes liés au stress chez des riverains de parcs éoliens, qui pourrait être plus important dans un contexte où de multiples arguments d’opposition créent une situation anxiogène. La crainte de la nuisance sonore d’une éolienne semble au final plus pathogène que la réalité objective.
0%
pas de pollution de l’air : l’éolien n’émet aucune particule fine
35 dB
20 Hz et 100 Hz
ce sont les niveaux de basses fréquences générés par une éolienne